LE PRINCIPE DE LA BONNE VOLONTÉ
Il est encourageant de constater, dans la confusion de notre monde
actuel, habité de contre-courants éprouvants et même
de possibilités alarmantes, que la bonne volonté est
fréquemment évoquée, reconnue et préconisée.
Néanmoins, il reste assez difficile de porter un regard neuf
sur ce qui est familier. Ainsi, tout ce qui a été
dit à propos de la phrase : “Je cherche à aimer,
non à haïr”, s’applique particulièrement
à la bonne volonté.
Trop souvent, la bonne volonté est considérée
comme une notion très simple, naturelle, une notion que toute
personne bien intentionnée considère comme allant
de soi, qu’elle utilise sans trop réfléchir
et certainement sans grand élan. Elle se présente,
plus ou moins, comme synonyme de bonnes dispositions, d’une
attitude affable. Elle véhicule souvent des connotations
de complaisance et infère une tolérance patiente envers
les imperfections des autres, jugés tacitement inférieurs
ou moins développés que nous. Ou bien encore, elle
est considérée comme ce qui rend les contacts humains
plus harmonieux et plus agréables, un substitut moderne,
exprimé par de bonnes manières, à une courtoisie
peut-être un peu démodée. Aucune de ces idées
populaires n’étant adéquate, il importe d’attirer
l’attention sur une signification plus profonde de la bonne
volonté, des implications plus vastes et son caractère
positif et dynamique.
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