LA LOI DES JUSTES RELATIONS HUMAINES
Nous avons plusieurs milliards de voisins. Il ne s’agit pas
de personnes habitant forcément la même rue, mais d’êtres
humains ayant des contacts si étroits avec nous et entre
eux, à cause de la vie moderne, qu’ils sont véritablement
nos “voisins”.
Cela veut dire que les Justes Relations Humaines seront d’une
importance capitale dans le nouvel âge dans lequel nous entrons.
De plus, ces contacts plus nombreux sont survenus en un laps de
temps très court, comparativement aux longues périodes
pendant lesquelles la vie se développait par le passé.
Presque du jour au lendemain, les distances séparant un peuple
d’un autre ont été télescopées.
Nous pouvons voir ou entendre, dans nos foyers, les événements
survenus de l’autre côté du monde. Nous avons
développé des habitudes qui nous rendent économiquement
dépendants des peuples de presque toute la planète.
Tous ces changements requièrent une adaptation de notre
part. Consciemment ou non, nous sommes contraints de changer nos
attitudes, de donner de nouvelles dimensions à notre pensée,
d’élargir notre conscience, aussi rapidement que la
science fait avancer notre civilisation. C’est un véritable
défi pour la nature humaine.
Cependant, nous devons aussi reconnaître que ces circonstances
extérieures nous obligent simplement à accepter le
type de rapport qui est notre véritable héritage en
tant qu’êtres humains. Celui-ci est le fondement de
notre existence ; ce n’est pas seulement un idéal de
vie harmonieuse ou un besoin de survie, c’est un fait de la
nature. Nous sommes liés de façon indissoluble. Nous
grandissons ensemble dans le grand drame de la vie qui se déroule
sur notre terre. Nous sommes en contact continuel les uns avec les
autres, non seulement au point de vue social et sur le plan physique,
mais aussi par le cours de nos pensées et de nos émotions
qui s’interpénètrent. Nous sommes les parties
d’un tout, de la même manière que nos cellules
font partie de notre propre corps, chacune étant une unité,
mais faisant également partie d’une forme plus grande.
Nous sommes membres de notre famille, citoyens de notre ville, de
notre nation et - en vertu de la même loi - nous sommes des
unités dans le tout de la race humaine.
Considérant ces faits, nous pouvons contempler la perspective
très large offerte par la loi des Justes Relations Humaines,
dans sa présentation et son fonctionnement. Elle n’est
pas seulement une loi sur la justesse de nos propres contacts avec
autrui mais une règle fondamentale pour tout l’organisme
de la vie. Son champ couvre toute notre sphère de vie, c’est-à-dire
celle de l’expression pratique extérieure, celle des
sentiments intérieurs, des attitudes et de la pensée.
Une étude approfondie des Justes Relations Humaines nous
oblige à réfléchir aux différentes qualités
impliquées. Le sens des responsabilités, la compassion,
l’amour, l’innocuité sont, dans la chaîne
des justes relations, des maillons à forger dans nos propres
coeurs. Notre problème fondamental est de parvenir à
établir de justes attitudes à l’intérieur
de nous-mêmes. Ce faisant, nous vaincrons nos limites et ouvrirons
la voie des justes relations, une voie susceptible de se prolonger
dans la vie des autres.
Nous expérimentons quotidiennement la science des Justes
Relations, souvent de façon inconsciente. Tous les actes
journaliers et nécessaires de coopération, l’organisation
de nos existences, la façon de mener tous nos contacts, nous
sont expérience pratique des divers aspects, divers degrés
et divers genres de relations. Sur les plans intérieurs,
nous tissons également et constamment des relations, par
nos pensées et par nos sentiments.
La méditation sur ces qualités indispensables, donne
accès à une perception approfondie de leur valeur,
et nous permet de mieux comprendre comment cultiver, utiliser et
rayonner ces qualités. Par exemple l’innocuité,
peut nous sembler une qualité négative. En méditant
sur elle, nous verrons qu’elle constitue un véritable
pouvoir pour le bien et contrebalance, aux racines mêmes de
notre être, ces caractéristiques qui incitent au conflit,
à la critique, aux attitudes dures, destructrices et blessantes.
L’innocuité a été appelée “la
contribution la moins publicisée, mais possiblement la plus
bénéfique que nous puissions faire à la vie”.
Méditer sur cette qualité aidera à libérer
son pouvoir secret. Au cours des âges, les Justes Relations
Humaines ont été bien représentées.
De grands penseurs les ont enseignées, d’une façon
ou d’une autre. Tous ceux qui ont oeuvré pour la liberté
humaine et pour les associations libres et justes entre les hommes,
ont contribué à réaligner les contre-courants
et les relations confuses qui résultèrent, si souvent,
des stades variés de développement de notre civilisation
et de notre culture.
C’est un concept “joyeux” que celui de la famille
humaine et, bien que sa réalisation ait été
entravée par la croissance nécessaire de l’individualisme
et de l’affirmation de soi, nous sommes maintenant à
un point où l’équilibre délicat entre
l’individualité et l’Ensemble peut commencer
à s’établir.
La loi des Justes Relations Humaines requiert une participation
intelligente à cet Ensemble. Une acceptation irréfléchie
et l’ancien “instinct grégaire” ne qualifient
pas l’attitude propre au nouvel âge. C’est en
tant qu’individus développés que nous essaierons,
dans l’avenir, d’adapter correctement les petites unités
personnelles à la mosaïque de la vie de l’Humanité
une. C’est une coopération intelligente avec cette
loi des Justes Relations Humaines qu’évoquent ceux
qui cherchent à favoriser l’établissement du
nouvel âge.
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