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2eme Bulletin 2011

Pourquoi suis-je ici ?

      Je commençai à m'attaquer aux crêpes. Elles étaient tout aussi délicieuses que le reste. Tout en mangeant, je pensais à mes conversations avec Mike et Casey. Ce n'était pas le genre de conversations que l'on tient habituellement dans un café. Pourquoi êtes-vous ici? Et une fois que vous savez pourquoi vous êtes ici, que faites- vous? Que pouvez-vous apprendre d'une tortue de mer verte?
      Tandis que je dégustais le reste des fruits, Mike vint à ma table.
      « La nourriture vous plaît? »
      « Fantastique! C'est tout un endroit ici! Vous devriez penser à franchiser votre concept, vous pourriez faire fortune. »
      Mike sourit.
      « Peut-être que j'ai déjà une fortune. »
      « Alors, pourquoi travailleriez-vous ici? »Te me suis arrêté, mais trop tard. « Désolé, Mike, je ne voulais pas dire que cet endroit n'est pas extraordinaire. Je voulais simplement dire ... Ah et puis, pour dire vrai, je ne suis pas sûr de ce que je voulais exprimer. » '
      « C'est correct, dit Mike. On m'a posé cette question plus d'une fois. John, avez-vous déjà entendu l'histoire de l'homme d'affaires en vacances qui rencontre un pêcheur? »
      «Je ne crois pas. »
      « C'était une histoire très populaire il y a quelques années de cela, précisa Mike. Elle vous intéresse? Elle fait référence à votre commentaire sur l'idée de franchiser mon café. »
      « Bien sûr », lui ai-je répondu.
      « Eh bien, l'histoire raconte qu'un homme d'affaires alla en vacances pour échapper un peu à toute la pression de son quotidien, pour "recharger ses piles" comme on dit parfois. Il prit donc un vol pour une destination tropicale lointaine et il aboutit dans un petit village. Après quelques jours, il avait observé les gens de cette communauté et il avait remarqué un pêcheur en particulier. Ce pêcheur semblait être le plus heureux et le plus satisfait de tous les habitants du village. Cela piqua la curiosité de l'homme d'affaires. Un jour, il aborda le pêcheur et lui demanda ce qu'il faisait de ses journées.
      » Le pêcheur répondit qu'il se réveillait tous les matins et qu'il prenait son petit-déjeuner en compagnie de sa femme et de ses enfants. Puis, ses enfants quittaient pour l'école, lui, il partait pêcher et sa femme peignait. Il pêchait quelques heures, il revenait à la maison avec suffisamment de poissons pour nourrir sa famille et il faisait une sieste. Après le repos du soir, lui et sa femme marchaient le long de la plage en regardant le soleil se coucher tandis que leurs enfants s'amusaient dans l'océan.»
      L'homme d'affaires était étonné. « Vous faites cela chaque jour? », demanda-t-il.
      « La plupart du temps, répondit le pêcheur. Parfois, nous faisons autre chose, mais la majorité de mes jour- nées se déroulent ainsi. Oui, c'est ma vie. »
      « Et chaque jour, vous pouvez attraper des pois- sons? », demanda l'homme d'affaires.
      « Oui, répondit le pêcheur. Il y a beaucoup de poissons. »
      « Pouvez-vous pêcher plus de poissons que ceux que vous rapportez à la maison pour nourrir votre famille? », s'enquit t'homme d'affaires.
      Le pêcheur le regarda, lui sourit et répondit : « Oh oui, il m'arrive souvent d'en prendre beaucoup plus et je les remets à l'eau. Voyez-vous j'adore pêcher. »
      «Alors, pourquoi ne pêchez-vous pas toute la journée afin de prendre autant de poissons que vous le pouvez? », demanda l'homme d'affaires qui poursuivit. « Ainsi vous pourriez vendre ces poissons et en tirer pas mal d'argent. Rapidement, vous pourriez acheter un second bateau, puis un troisième, et leurs équipages pourraient pêcher eux aussi beaucoup de poissons. En quelques années, vous pourriez ouvrir un bureau dans une grande ville et je suis prêt à gager qu'en moins de dix ans, vous auriez une entreprise de distribution de poissons internationale. »

      Le pêcheur sourit de nouveau à l'homme d'affaires.
       « Pourquoi ferais-je tout cela? »
      « Eh bien, pour faire de l'argent, répondit l'homme d'affaires, vous pourriez faire tout cela pour gagner beaucoup d'argent puis vous retirer. »
      « Et qu'est-ce que je ferais lorsque je me retirerais? », demanda le pêcheur toujours en souriant.
      « Tout ce que vous voulez, je suppose », dit l'homme d'affaires.
       « Par exemple, je pourrais prendre le petit-déjeuner avec ma famille ... »
      « Mais oui », assura l'homme d'affaires un peu ennuyé que le pêcheur ne semble pas très excité par son idée.
      « Et si j e le veux, puisque j'aime la pêche, je pourrais pêcher un peu chaque jour ... », continua le pêcheur.
       « Et pourquoi pas, répondit l'homme d'affaires. Il n'y aurait peut-être pas autant de poissons, mais il en resterait quelques-uns sûrement. »
      « Puis, peut-être que je pourrais passer ma soirée avec ma femme sur la plage à admirer le coucher du soleil pendant que nos enfants nageraient dans l'océan ... », continua le pêcheur.
      « Bien sûr, tout ce que vous voulez, bien que vos enfants seraient alors devenus des adultes », dit l'homme d'affaires.
       « Le pêcheur sourit à l'homme d'affaires, lui serra la main et lui souhaita bonne chance dans ses efforts pour refaire le plein d'énergie. »
Mike termina ainsi l'histoire et me regarda. « Qu'est- ce que vous en pensez, John? »
      « Je pense que je suis un peu comme l'homme d'affaires. Je passe la plupart de mes journées à travailler afin d'avoir assez d'argent pour prendre ma retraite. »
      « C'est ce que je faisais moi aussi, avoua Mike. Mais j'ai fait une importante prise de conscience. La retraite était un temps futur où j'aurais assez d'argent pour faire ce que je voulais. Je pourrais être libre de participer aux activités qui m'intéressaient et passer mes journées d'une façon pleinement épanouissante. Puis, un soir, après une journée particulièrement peu épanouissante, j'en suis venu à la conclusion qu'il devait y avoir une meilleure façon de faire. Avec le temps, j'ai compris que, d'une quelconque façon, je m'étais empêtré dans la confusion par rapport à comment tout cela devrait fonctionner. C'était si simple que ma confusion en paraissait ridicule. Et pourtant, je m'étais perdu dans la confusion. »
      Je continuais à manger tandis que Mike parlait.
       « J'ai réalisé que chaque jour était une occasion de faire ce que je voulais. Chaque jour, j'avais la chance d'accomplir la réponse à la question qui vous a intrigué sur le menu. Je n'ai pas besoin d'attendre la retraite. »
       J'ai déposé ma fourchette et me suis calé dans la banquette. J'étais quelque peu étonné de constater à quel point tout cela paraissait si simple.

      « Mais ça semble si facile », dis-je.
      « Si c'est si simple, pourquoi les gens ne font-ils pas ce qu'ils veulent? »
      « Eh bien, dit Mike en souriant, je ne peux pas répondre pour les autres. Faites-vous ce que vous voulez, John? »
       Je ne m'attendais pas à ce que la conversation prenne cette avenue. J’espérais que Mike continue à parler et que je n'aie qu'à écouter. J’ai réfléchi un instant à sa question.
      « Non, pas vraiment », ai-je finalement répondu.
       «Pourquoi? »
       La conversation avançait encore plus dans une direction que je n'avais pas anticipée.
       « Pour être franc, je n'en suis pas certain. Je ne savais vraiment pas ce que je voulais étudier lorsque je suis entré au collège. J’ai finalement opté pour un programme que je ne détestais pas et qui, selon les gens autour, offrait de bonnes chances d'obtenir un emploi à la fin des études. Lorsque l'école se termina, j'ai commencé à travailler et je me suis concentré de plus en plus à gagner de l'argent. Graduellement, j'en suis venu à obtenir un très bon salaire et je me suis en quelque sorte glissé dans une routine. »
       Je repris du même souffle.
      «Je ne suis pas plus certain d'ailleurs d'avoir songé à cette question à un moment où un autre », dis-je en pointant le menu. « Du moins jusqu'à ce soir. »
      « Comme je le mentionnais auparavant, commenta Mike, c'est amusant de constater comment et quand cette réflexion secoue les gens. »
      « Ça semble totalement fou », dis-je.
      « Que voulez-vous dire? »
      « Ce dont nous parlions à l'instant. Pourquoi passons- nous tant de temps à nous préparer au jour où nous pourrons faire ce que nous voulons au lieu de tout simplement faire ce que nous voulons dès maintenant? »
      « Je crois que vous devriez rencontrer quelqu'un qui pourrait vous en dire long à ce sujet », mentionna Mike.
      Il se leva et se dirigera à la table où Casey discutait avec d'autres clients. Je ne pouvais pas entendre leur conversation, mais après quelques instants, les gens se sont levés et se sont dirigés vers moi.
      Mike me présenta la femme qu'il venait d'amener '. à ma table. « John, j'aimerais que vous fassiez la connaissance d'une de mes amies, Anne. Anne, je te présente John. C'est sa première soirée au café. »
      Anne m'a souri et nous nous sommes serrés la main. « Heureux de vous rencontrer, ai-je débuté. Selon ce que Mike semble dire j'en déduis que vous venez souvent au café. »
      « De temps en temps, répondit-elle. C'est l'un de ces endroits où vous aimez vous retrouver lorsque vous en avez vraiment besoin. »
      « C'est ce que je commence à saisir », lui ai-je dit.
      «John et moi discutions de l'un de vos sujets favoris, Anne, fit remarquer Mike. J’ai pensé que vous pourriez vous joindre à nous et nous donner un avis d'expert. »
      Anne s'esclaffa. « Eh bien.je ne sais pas si je suis une experte, mais je ne suis jamais à court d'opinions. De quoi parliez-vous donc? »
      John se demandait pourquoi nous passions autant de temps à nous préparer au moment où nous pourrions faire ce que nous voulons au lieu de simplement faire ces choses dès maintenant. »
      « Ah, c'est effectivement l'un de mes sujets favoris », dit-elle en éclatant de rire de nouveau.
      Le rire d'Anne était contagieux. J’ai immédiatement apprécié cette femme. « S'il vous plaît, assoyez-vous, Anne. J'aimerais bien entendre votre point de vue sur ce sujet. Et vous-aussi, Mike, vous pouvez rester. »
      Alors qu'ils se glissaient tous les deux dans la banquette en face de moi, Mike prit la parole. « Avant de laisser Anne vous donner son point de vue, permettez-moi de vous parler un peu d'elle. Anne a obtenu un diplôme de cycles supérieurs de l'une des meilleures écoles de marketing au monde et elle fut durant plusieurs années une directrice renommée dans le domaine de la publicité. »
      « Wow, très impressionnant », ai-je mentionné.
      « Pas nécessairement », rectifia Anne en souriant, « mais dans le contexte de notre discussion, c'était probablement important de le spécifier. »
      Anne s'installa dans la banquette et reprit.
       « John, regardez-vous la télé, écoutez-vous la radio ou lisez-vous des magazines? »

      « Parfois, ai-je répondu. Pourquoi? »
       « Une partie de la réponse à votre question, à propos du temps que nous passons à nous préparer à faire ce que nous voulons au lieu de simplement l~ faire dès maintenant, se trouve dans les messages dont nous sommes bombardés chaque jour, répondit-elle. Voyez- vous, les publicitaires ont compris depuis longtemps que si vous ciblez efficacement les peurs des gens et leur désir de s'épanouir, vous pouvez les motiver à faire ce que vous voulez qu'ils fassent. Si vous ciblez la bonne peur ou le bon désir, vous pouvez leur faire acheter des produits spécifiques et faire appel à des services particuliers. »
      « Pouvez-vous me donner un exemple? », ai-je de- mandé.
      «Avez-vous déjà vu ou entendu une publicité dont le message était de vous aider à atteindre le bonheur ou la sécurité? Quelque chose comme: si vous vous procurez ce produit, votre vie sera meilleure? »
       «Je ne sais pas, dis-je. Je suppose que oui. »
       « Habituellement, c'est subtil, précisa-t-elle. La plupart du temps, les compagnies ne le disent pas directement. Mais lorsque vous savez être attentif ou lorsque vous avez évolué dans le milieu de la publicité, vous le voyez. Le but de ces messages est ce vous faire croire que vous pouvez vous épanouir grâce à un produit ou à un service en particulier. Par exemple, conduire cette automobile donnera un sens à votre vie, manger cette crème glacée vous' rendra plus heureux, posséder ce diamant vous apportera une satisfaction. Et, continua-t-elle, laissez-moi vous dire quelque chose d'important. Un message encore plus subtil, mais ayant plus d'impact est habituellement véhiculé. Non seulement ces produits vous permettront de vous épanouir si vous vous les pro- curez, mais ils peuvent aussi vous empêcher de vous épanouir si vous ne les possédez pas. »
      Je la regardais d'un air interrogateur.
      « Anne, êtes-vous en train de dire qu'on ne devrait jamais rien acheter? Ça me semble plutôt extrême, et pas tellement pratique. »
      « oh, non, dit-elle. Comprenez-moi bien. Chaque personne doit faire tout ce qu'elle veut. Je ne dis pas de ne pas ache acheter d'autos, de ne pas aller au centre commercial ou de ne pas manger de crème glacée. Mais vous demandez pourquoi nous passons tant de temps à nous préparer à faire ce que nous voulons au lieu de le faire immédiatement, tout simplement. Pour moi, une partie de la réponse est que si nous ne sommes pas prudents, nous finissons par croire aux messages de la publicité à laquelle nous sommes confrontés chaque jour et accepter que le bonheur et l'épanouisserr.ent s'obtiennent par les produits ou les services que l'on nous propose. Éventuellement, cela peut nous placer dans une position financière qui nous oblige à continuer à faire ce que nous ne voulons pas faire. »

      «Je ne suis pas sûr de comprendre », lui dis-je.
      « Laissez-moi vous donner un exemple, reprit Anne. Gardez à l'esprit que cet exemple ne s'applique pas à tout le monde, mais qu'il peut permettre de saisir ce dont je vous parle.
      » Dès le jeune âge, nous sommes exposés aux publicités qui véhiculent le message que l'épanouissement dépend de produits ou de biens de consommation. Que faisons-nous? Tout naturellement, nous achetons de ces produits afin de voir si la publicité dit vrai.
      » Mais le problème est qu'il faut de l'argent pour obtenir ces produits. Pour résoudre ce problème, nous nous trouvons un emploi. Ce n'est peut-être pas l'emploi idéal, et le temps que nous y passons n'est peut-être pas utilisé comme nous le souhaiterions, mais nous acceptons l'emploi afin de rembourser le paiement des trucs que nous avons achetés. Nous nous disons que c'est temporaire et que bientôt nous ferons un autre boulot, une activité plus en relation avec ce que nous voulons vraiment faire.
      » Mais il y a un hic. Parce que l'emploi ne nous permet pas de nous épanouir, et parce que nous y passons tellement d'heures, nous nous sentons de plus en plus in- satisfaits. Pendant ce temps, il y a plein de gens autour de nous qui répètent sans cesse à quel point ils ont hâte à la retraite où ils pourront faire ce qu'ils veulent. Avant longtemps, nous commençons nous aussi à rêver à ce moment presque mythique dans le futur où nous n'aurons plus à travailler mais où nous pourrons plutôt passer nos journées à faire des trucs qui nous passionnent vraiment.
      » En attendant, pour oublier le fait que nous ne passons pas nos journées de la façon dont nous le souhaiterions, nous espérons que le message véhiculé par la publicité dise vrai en partie. Nous espérons que ces choses que nous achetons nous apporteront un senti- ment de plénitude que notre travail journalier ne nous procure pas. Malheureusement, plus nous achetons de choses, plus nous avons de factures à payer et plus nous devons travailler pour les payer. Mais puisque notre travail ne correspond pas' à ce que nous aimerions faire, travailler plus crée encore plus d'insatisfactions et de frustrations parce que' nous avons encore moins de temps pour faire ce que nous aimerions faire. ».
      « Et alors, nous achetons encore plus de choses, dis-je. Je crois comprendre l'impasse. Ce n'est pas un cycle très positif. »
      « Que ce soit positif ou non, reprit Anne, le résultat est que les gens doivent travailler très longtemps et faire des choses qui ne comblent pas leur mission de vie. Mais ils continuent de rêver à ce futur où ils n'auront plus à travailler et où ils pourront faire ce qu'ils veulent. »
      « WOW! Je n'avais jamais vu cela sous cet angle auparavant, dis-je. Êtes-vous sûre de tout cela? »
      Anne et Mike éclatèrent de rire.
      «John, reprit Anne, tout comme je ne vous recommanderais pas de considérer les messages publicitaires comme étant des vérités, mais de les voir pour ce qu'ils sont vraiment, je ne voudrais pas que vous acceptiez tout simplement tout ce que je dis.
      » Casey mentionnait que vous discutiez, elle et vous, de la possibilité que nous avons tous de nous ouvrir à tout ce qui existe et ainsi savoir que ça existe. Ce que j'ai partagé avec vous n'est que l'opinion d'une personne. Maintenant que vous l'avez entendue, vous pouvez observer autour de vous et décider si vous pensez que ce que je vous ai dit est faux, en partie vrai ou totalement vrai».
      « Disons que ça me fera certainement voir les choses d'une autre façon, lui ai-je répondu. Dites-moi, Anne, cet exemple que vous m'avez donné, était-il le vôtre? Avez-vous pataugé dans ce cycle? »
       Anne rit de nouveau.
      «Absolument! Je peux en rire maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas très rigolo. J'étais vraiment mal- heureuse et je sentais que je ne contrôlais pas ma propre situation. Je travaillais de longues heures chaque jour et  j'en suis venue à essayer de combler mon manque de temps libre en me récompensant avec des choses matérielles. Dans mon esprit, c'était une approche de la vie très rationnelle.
      » Puisque j'ai travaillé toute la fin de semaine, me disais-je alors, je mérite un vêtement neuf, le dernier gadget électronique ou le meuble dernier cri. Mais comme je travaillais constamment, je pouvais rarement profiter des choses que je me payais. Les gens me visitaient et me disaient à quel point ils auraient aimé posséder mes nouvelles acquisitions, mais moi, j'étais trop peu souvent à la maison pour en profiter.
      » Un soir, après avoir compilé une multitude de factures qui, encore une fois, grugeraient presque tous mes revenus du mois, je me suis étendue sur mon lit et j'ai fixé le plafond. C'est tout ce que je pouvais faire pour ne pas éclater en sanglots. Je réalisais que ma vie filait à toute vitesse, que je la passais à un travail qui ne m'intéressait pas vraiment et que j'essayais de compenser mon vide intérieur en achetant des tas de trucs qui, en vérité, ne m'intéressaient pas beaucoup plus que mon boulot.
      » Et pour ajouter au problème, mon plan pour me permettre de me retirer et faire ce que je voulais de ma vie nécessitait que je travaille jusqu'à soixante ans. J'en éprouvais un sentiment fort désagréable. »
      « C'est un état d'esprit très différent de celui que vous avez maintenant, lui fis-je remarquer. Que s'est-il passé? »
      Anne sourit et reprit.
       « C'était un état d'esprit 4ifférent. Ce soir-là, après avoir fixé le plafond en essayant de comprendre comment j'en étais venue là, j'ai décidé de faire une promenade. Je vivais dans une grande ville et les rues étaient bondées de gens. Je regardais chaque personne que je , croisais en me demandant si elle ressentait la même chose que moi. Était-elle heureuse? Était-elle épanouie et comblée? Puis, je suis entrée dans un petit café que j'avais remarqué à plusieurs reprises mais que je n'avais jamais fréquenté. À mon étonnement, l'une de mes connaissances y était attablée. C'était un homme que j'avais rencontré peu souvent, mais qui m'avait impressionnée par la façon dont il semblait être toujours bien.
       » Il m'a offert de me joindre à lui et pendant trois heures - et plusieurs tasses de café - nous avons échangé des théories sur la vie. Lorsque je lui ai expliqué ma situation, il a souri et m'a mentionné que je lisais peut- être trop de mes propres publicités. Je lui ai dit que je ne comprenais pas très bien ce qu'il voulait dire et il m'a alors expliqué le cycle que je vous ai décrit auparavant. Il a ensuite ajouté quelque chose que je n'ai jamais oublié. »
      « Le défi, a-t-il dit, est de réaliser que quelque chose nous comble parce que nous l'avons individuellement déterminé, et non parce que quelqu'un d'autre nous l'a dit. »
      « Lorsque je suis rentrée chez moi, je me suis assise et j'ai réfléchi à ce qui était-épanouissant .pour moi et qui me comblait. Je me suis mise à réfléchir à la façon dont je voulais passer chaque journée. J'en suis venue à me demander pourquoi je voulais passer ainsi chaque journée. Graduellement, cette piste de réflexion m'a conduite ici », dit-elle.
      J'ai baissé les yeux. Anne pointait le menu.
      Pourquoi êtes-vous ici?
      « Et alors? », lui ai- je demandé.
      Anne se mit à rire de nouveau.
      « Sans doute Casey vous a déjà expliqué qu'une fois que l'on se pose la question pourquoi suis-je ici?  Tout peut changer pour vous. Sans aller dans les moindres détails, je peux vous dire que depuis cette soirée, je n'ai plus jamais été la même.
      » Au début, les changements se sont faits graduellement.je prenais simplement un peu plus de temps pour moi-même chaque semaine. J'ai cessé de me récompenser par des trucs matériels pour travailler aussi fort et, à la place, je me suis récompensée en me permettant de faire ce que je voulais. Par exemple, je m'assurais de prendre au moins une heure par jour pour faire quelque chose que j'aimais vraiment. Parfois, je lisais un roman qui me passionnait, d'autres fois, je faisais une longue promenade ou j'exerçais un sport.
      » À la longue, j'ai pris deux heures, puis trois par jour pour moi-même. Et sans m'en rendre compte, j'étais totalement concentrée sur ce que je voulais faire, sur les choses qui me comblaient et qui répondaient à mon interrogation: pourquoi suis-je ici? »

Tiré du livre " The Why (Are You Here) Cafe " de John P. Strelecky

 

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