CHANGER NOTRE CONSCIENCE POUR PRÉVENIR
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

        Des inondations au Mozambique, en Europe, au Bangladesh, en Inde et ailleurs. Des feux de forêts en Indonésie, en Amazonie et en bien d'autres endroits. Des cyclones en Amérique du Nord et du Sud, au Japon, en Haïti et aux Philippines où deux tempêtes ont provoqué la semaine dernière des glissements de terrain et des inondations dont le bilan se monte à plus de 1000 morts. On prévoit que des phénomènes météorologiques extrêmes de ce genre vont survenir plus souvent en raison des changements climatiques en cours. C'est là un des principaux défis environnementaux du 21ème siècle. Du fait de notre utilisation du charbon, du pétrole et du gaz comme sources d'énergie, et aussi de la déforestation accélérée, notre planète se réchauffe plus rapidement qu'elle ne l'a fait au cours des 10 000 dernières années. Le réchauffement de l'atmosphère de la Terre a déjà des effets dévastateurs sur les écosystèmes fragiles et sur l'existence même des populations les plus pauvres. Pourtant, le réchauffement climatique pourrait paradoxalement mener à un important refroidissement dans l'Atlantique Nord à cause de la fonte de la glace polaire. Le déferlement consécutif d'eau froide et douce se déversant dans l'eau chaude et salée de l'Atlantique va affecter en très peu d'années le courant océanique tempéré du Gulf Stream, ce qui risque de faire chuter les températures, tout particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, déclenchant peut-être ainsi une nouvelle ère glaciaire. Partout sur la planète, les glaciers fondent plus rapidement ; certaines îles du Pacifique et de l'Océan Indien devront même bientôt évacuer leurs populations ou ériger des digues contre la montée des eaux ; les tempêtes gagnent en intensité ; les insectes et les maladies transmissibles par l'eau se propagent dans de nouvelles zones à mesure que la planète se réchauffe. Tout cela s'ajoute à l'explosion démographique et aux besoins croissants de nourriture, d'eau potable et d'autres ressources. Les experts disent que la dégradation environnementale, la déforestation et la pollution vont probablement amplifier les impacts du changement climatique. Dans ce qui pourrait bien être un avant goût de ce que nous réserve l'avenir, le Japon a été frappé cette année par une dizaine de typhons et de tempêtes tropicales, pendant que les deux tiers du Bangladesh, de vastes étendues du Népal et d'importantes superficies de l'Inde du Nord ont été inondées, touchant 50 millions de personnes, détruisant des emplois et rendant malades des dizaines de milliers d'individus.

Mais pour le moment, selon de de récentes études, le risque de canicules extrêmes comparables à celles provoquées par la vague de chaleur qu'a connue l'Europe à l'été 2003, ayant directement causé plus de 27.000 décès sur l'ensemble du continent, a plus que doublé en raison de l'impact de l'activité humaine. Des températures plus élevées auront de dangereuses conséquences : sécheresse, épidémies, inondations et effondrement de maints écosystèmes. Et de la chaleur accablante à la montée du niveau des océans, il est manifeste que les effets du réchauffement planétaire se font déjà sentir. Des solutions sont toutefois en vue. Presque tous les pays reconnaissent aujourd'hui la réalité de cette menace grandissante et ont signé le Protocole de Kyoto. Même la reine d'Angleterre s'est récemment déclaré en faveur d'efforts plus importants pour combattre ce phénomène mondial. La 10ème Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques se tient en ce moment à Buenos Aires, Argentine. Les médias clameront que le Protocole de Kyoto a été ratifié malgré le refus d'y participer du plus grand pollueur de la planète, les Etats-Unis. La plupart des gens en éprouveront un certain soulagement, s'imaginant que la crise climatique sera désormais évitée. Hélas, il en est tout autrement dans les faits. Tout d'abord, les réductions d'émissions mandatées par le Protocole de Kyoto pour les pays industrialisés ne sont que de 5,2% inférieurs aux niveaux de 1990 - ce qui de l'avis de la plupart des spécialistes est complètement insuffisant pour contrer le réchauffement planétaire. En second lieu, beaucoup de pays éviteront de se conformer à ces objectifs trop faibles grâce à des combines légales par lesquelles le droit d'émettre des surplus de gaz carbonique se gagne, par exemple, en pratiquant la plantation d'arbres en monoculture afin de séquestrer du gaz carbonique. Si nous cessions aujourd'hui tout rejet par les cheminées, les gaz à effet de serre déjà émis augmenteraient de 1.3° centigrade (2.3 Fahrenheit) la température moyenne de l'atmosphère terrestre. Si les températures mondiales atteignent ce seuil, ce sera une fort mauvaise nouvelle pour nous tous. Les glaces du Groenland risquent alors de fondre en entier et l'écosystème de la forêt amazonienne serait menacé de disparaître. Des dizaines de millions de personnes mourront de faim, des centaines de millions d'autres seront menacées par la malaria dans des régions où elle était jusqu'à présent inconnue, des millions se retrouveront sans abri en raison des inondations et des milliards seraient privées d'eau potable.

Confrontés à de telles possibilités, la plupart des gens préfèrent éviter de considérer sérieusement ce qui se produirait si nous ignorions aujourd'hui les signaux d'alarme dont l'écho se faire partout entendre depuis plusieurs années déjà. La plupart des gens se sentent également impuissants à régler un problème d'une telle ampleur et, comme autant de lemmings courant à une mort certaine en s'apprêtant à sauter du haut de la falaise, ils continuent bêtement à contribuer chaque jour à la destruction apparemment inévitable de notre environnement mondial. Seul un changement massif des consciences suffirait désormais à mener aux véritables changements de style de vie et de niveau de consommation d'énergie qui sont requis de toute urgence pour à tout le moins atténuer les conséquences les plus graves du réchauffement climatique encore largement sous-estimées aujourd'hui.
Veuillez consacrer vos prières et méditations selon ce que vous inspirera l'Esprit afin de contribuer à éveiller dans l'esprit et le coeur de chaque être le courage de faire face aux graves conséquences de l'indifférence de l'humanité à l'égard du fragile équilibre de la Vie sur Terre, ainsi que la ferme volonté d'aider à mettre en branle les changements nécessaires pour corriger le plus vite possible les nombreux problèmes connexes responsables de ce déséquilibre global, et aussi mettre en lumière les valeurs et croyances peu judicieuses qui sont à la source des innombrables choix individuels contribuant aux changements climatiques en cours. Puisse le sens du sacré à l'égard de toutes les manifestations de la Vie, y compris envers l'ensemble de notre biosphère planétaire vivante, devenir l'agent catalyseur d'un éveil planétaire et d'un changement de conscience que nous nous efforcerons chacun d'incarner dans nos gestes et choix quotidiens, pour le Plus Grand Bien de Tous.

Jean Hudon

Rigden Djepo
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